Des cadavres, mais pas dans le placard

The Morgue, photographies de cadavres par Andres Serrano

Elevé dans un strict environnement religieux catholique, Andres Serrano n’aura de cesse de rapprocher son travail artistique de cette éducation. Se décrivant comme un artiste avec un appareil photo (« an artist with a camera »), Serrano a produit un grand nombre de séries photographiques traitant de problèmes sociaux, comme le racisme, mais aussi des questions liées au sexe, à la religion (notamment avec son scandaleux Piss Christ) ou encore de la mort. cadavres

La série The Morgue porte un nom suffisant explicite pour annoncer la couleur. En 1992, Andres Serrano travaille à l’intérieur même d’une morgue pour photographier des détails de cadavres. La seule condition était de ne pas déguiser les cadavres et ne pas permettre leur identification. Les plans sont serrés et les visages couverts, de tissus colorés ou immaculés comme des linceuls (Child Abuse I ou Fatal Meningitis II).

L’environnement de la morgue est quasiment imperceptible, la lumière éclaire les sujets au cœur des photographies, « j’ai avant tout cherché à trouver la vie dans la mort » explique Andres Serrano. Ces photographies prennent tout leur sens à la lecture de leur titre, brutaux,  ceux-ci indiquent simplement la cause de la mort : Infectious Pneumonia, Hacked to Death, Heart Attack, Homicide

 

Pour l’anecdote, cette série s’inspire fortement du mouvement pictural du romantisme du XIXe siècle et de la fascination de la mort qui résulte notamment des peintures de Théodore Géricault.

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Passionnée d'art contemporain ! Avec un fort penchant pour ce qui touche à l'étrange, au glauque, au dérangeant...

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