Fille ou garçon ? Quand un virus s’en mêle…

Fille ou garçon ?

Dans les années 70, plusieurs groupes de chercheurs ont observé une augmentation des naissances de garçons dans différents pays touchés par des épidémies d’hépatite B (Groenland, Nouvelle-Guinée, Grèce, Taïwan…). Une étude plus récente a permis de montrer qu’il y avait effectivement une corrélation entre le taux de naissance de garçons et le taux d’infection par l’hépatite B. Alors qu’en temps normal, il naît à peu près autant de garçons que de filles, la proportion grimpe à 150 garçons pour 100 filles chez les parents porteurs du virus ! Et c’est bien l’infection virale qui en est responsable, puisque le sexe-ratio revient à la normale après une campagne de vaccination.

Alors qu’il était déjà connu que la proportion de mâles et de femelles peut varier de façon importante chez certains animaux (pour les tortues, par exemple, le sexe est déterminé par la température d’incubation de l’œuf), c’était une surprise de découvrir ce type de phénomène chez les humains. Mais comment une infection virale peut-elle influencer le sexe du futur enfant ? S’agit-il d’une sélection au niveau des spermatozoïdes ? Du fœtus ? D’autres virus pourraient-ils agir de la même façon ?  Bien que ce sujet ait passionné le Pr Blumberg – prix Nobel et découvreur du virus de l’hépatite B – tout au long de sa carrière, le mystère reste entier encore aujourd’hui…

Ce phénomène reste cependant une belle illustration de la complexité des relations qui existent entre un virus et son hôte, la modification de la proportion de mâles et de femelles dans une espèce ayant d’importantes répercussions sociétales, et à plus long terme, évolutives !

Pour en savoir plus

Hélène a attrapé le virus de la curiosité en vadrouillant dans les laboratoires de recherche

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